Une fonction RH résolument POSITIVE
La fonction RH est une fonction exposée.
Exposée en externe vis-à-vis du marché de l’emploi, des aspects réglementaires, des institutions … Exposée en interne, car transverse et présente tout au long de la vie professionnelle du salarié : de son embauche à son départ. Exposée en interne vis-à-vis de collaborateurs, managers, dirigeants, OS et IRP …
Exposée veut dire qu’elle est en première ligne, et qu’elle joue souvent le rôle de « catharsis ». Tout DRH a vécu – dans son bureau, porte fermée – des moments profondément « humains », car fortement chargés en émotions : la colère d’un syndicaliste, le découragement d’un manager, la joie d’un candidat, la souffrance d’un salarié, l’agacement d’un PDG …
Comment rester « positif » dans un tel contexte ?
Comment rester frais, disponible et enthousiaste ? Quand on est sur-sollicité par un écosystème tantôt battant le chaud, tantôt battant le froid ? Comment rester « en avant, droit et calme », comme le recommande le Général L’Hotte pour le cheval de Haute Ecole ?
Certes, le job d’un manager est, entre autre, de résoudre des problèmes. Mais la différence entre un manager, expert dans son domaine, et un DRH, c’est la nature des problèmes qu’il a à résoudre : l’Humain en est la « matière principale », dans toute sa complexité, dans toute son ambivalence…
Le DRH est donc exposé.
C’est pour cela que la fonction RH doit être résolument positive …
Tout l’enjeu est d’être en mesure de « cultiver un mindset positif » au sein des équipes RH, afin qu’elles puissent à leur tour l’essaimer auprès de l’ensemble de leur partie-prenante. De mon point de vue, la posture permanente à développer se rapproche de l’AppreciativeInquiry, approche innovante en matière de conduite du changement, davantage centrée sur les réussites, les acquis et les énergies positives de l’entreprise comme leviers du changement, que sur la résolution de « problèmes » ou l’analyse d’écart.
Il ne s’agit pas de développer la méthode Coué ou de tomber dans de l’angélisme : l’idée est d’aborder les problématiques et enjeux sous un angle nouveau : il y a une opportunité dans chaque crise et un apprentissage dans chaque difficulté.
Les équipes RH doivent développer un enthousiasme positif capable de résister à toute épreuve. Dans la durée, cette attitude permettra d’accroitre de manière significative leur leadership. Elles ne sont pas là pour tout résoudre, et surtout pas à la place des opérationnels (sauf dans quelques domaines). Leur rôle est d’accompagner les transformations, aussi petites soient elles … Gérer la mobilité interne d’un salarié ne se résume pas à un avenant à son contrat de travail ! :- ) Ce changement doit être accompagné, et chaque membre de l’équipe RH, peu importe son niveau hiérarchique, doit pouvoir être en mesure de contribuer à la réussite de cette évolution.
Comme évoqué dans mon précédent article, je pense que le Leadership ne s’exerce pas (seulement) dans les environnements feutrés des Sièges Sociaux, ou lors des « Rendez-Vous du Soir » : ces moments sont essentiels, mais – sans une exécution rapide, harmonieuse et alignée avec la vision – le Leadership ne sera qu’un exercice de communication ! C’est pour cela que je suis partisan d’accompagner les transformations selon le principe de « subsidiarité », c’est-à-dire au plus près des acteurs, « sur le terrain ».
Bref, une fonction RH « Positive », dans le regard qu’elle porte, dans les choix qu’elle fait, dans les projets qu’elle promeut, dans les moyens qu’elle utilise …
Pour cela, une des clés de succès est de développer une posture « Agile » …
Une fonction RH naturellement AGILE
Dans un environnement VICA…
…(Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu), cultiver son agilité est plus qu’un confort : cela devient un facteur de performance.
Etre agile est « à la mode » ! Au-delà de la simple dimension « marketing », cultiver son agilité génère de nombreux avantages. Entendons-nous sur ce qu’il y a derrière ce mot fourre-tout. Etre agile, c’est être réactif … mais pas seulement. Etre agile, c’est être proactif … mais pas seulement. Flexible et souple, assurément. Garder son cap et ne pas perdre le Nord, tout en étant capable d’une grande capacité d’adaptation, c’est cela être agile.
Comment appliquer le concept d’agilité à un service ? à une fonction ? à un collectif ?
La démarche est la même que pour tout individu.Si vous définissez quelqu’un comme « agile », vous pensez plutôt à une personne « en forme physiquement ». Il faut de l’énergie pour être comme un acrobate. Appliquée à une équipe, ce sont des Hommes & des Femmes motivées, passionnées par leur métier, ayant de l’ambition pour le Collectif, et se connaissant suffisamment pour gérer des périodes de travail intense et de récupération profonde. L’agilité implique en effet d’être capable de faire face à une charge de travail fluctuante. Cela peut aussi impliquer d’avoir un réseau de prestataires partenaires, qui connaissent très bien l’entreprise et ses enjeux, et capables d’intervenir rapidement avec puissance, souplesse et humilité, comme s’ils étaient « membres à part entière » de l’équipe.
L’agilité doit être une réalité aussi bien dans les processus de décision que dans les phases d’exécution.