Les 5 Raisons qui font que le DRH doit apprendre à être à l’aise avec ses émotions et celles des autres.
1. Les émotions – autrefois rejetées, niées ou raillées dans la sphère professionnelle – ont désormais pleinement investi le monde de l’entreprise : Feel Good Management, Expérience Collaborateur … Elles sont aujourd’hui bien plus que tolérées : elles sont reconnues !
2. De nombreuses études montrent que les Soft-Skills sont les compétences qui font la différence dans une dynamique de carrière. Tant à titre personnel que pour exercer avec talent sa fonction, le DRH a intérêt à savoir les détecter, les mesurer et les développer chez lui et/ou chez ses collaborateurs. Au revoir (pour ne pas dire Adieu) au QI, bonjour au QE (Quotient Emotionnel) !
3. Les dernières recherches en matière de Neurosciences révèlent l’étroite relation entre dimension émotionnelle et qualité du lien relationnel via la découverte des « neurones miroirs ». Cette découverte positionne notre aptitude à l’empathie (capacité à percevoir et reconnaître les émotions d’autrui) non plus seulement comme la résultante d’une posture ou d’un choix conscient et volontaire, mais comme une disposition biologique systématique, qu’on le veuille ou non. La démocratisation de cette découverte aura très probablement un impact à terme sur notre manière de « penser les relations de travail » dans nos organisations.
4. Les nouvelles générations Y&Z ont fait de la capacité à « ressentir » non plus une possibilité mais une exigence. Pour ces nouveaux arrivants sur le marché du travail, impossible d’envisager un job sans « kiffer » un minimum. L’expérience doit être intense, porteuse et capable de laisser une empreinte …
5. Il est toujours bon de se rappeler que nos entreprises sont comme un microcosme de ce qui se passe dans la Société. Nous vivons dans une époque (Mais un Historien me contredirait certainement) où les émotions sont exacerbées ! Terrorisme, politique, catastrophes naturelles, maltraitance animale … L’émotion véhiculée par l’Image est forte. Elle est brève, car remplacée presque instantanément par une autre. On s’émeut, on se passionne, on se dé-passionne ! L’Image est « Reine » et les selfies sont les « Fous du Roi ». Au sein de nos organisations, il en est de même. Comprendre ces mécanismes émotionnels donnera au DRH non seulement une longueur d’avance dans l’exercice de son Leadership mais aussi lui permettra de gagner en sérénité à titre personnel. Les adeptes de la Mindfulness l’ont bien compris.
L’intelligence émotionnelle : puissant levier d’un Leadership de Transformation
Vous l’avez compris, développer son intelligence émotionnelle est aujourd’hui devenu bien plus qu’un atout, c’est une nécessité.
Les chercheurs qui ont réfléchi à la question du Leadership dans des contextes de changements distinguent habituellement 2 types de Leadership : le Leadership « transactionnel » et le Leadership « transformationnel ».
Le Leadership transactionnel se caractérise de la manière suivante : mobilisation des collaborateurs basée sur le « deal » (responsabilités et récompenses clairement définies …), contrôle et orientation système et structure.
Le Leadership transformationnel, lui, implique les ingrédients suivants : adhésion suscitée par un charisme reconnu, approche de la motivation fondée sur la croissance des collaborateurs, responsabilisation et considération individuelle …Ce type de Leader vient impacter le système de valeurs et les croyances, en ne s’arrêtant pas seulement aux comportements.
Dans l’environnement Business auquel nous sommes de plus en plus confrontés, et où la dynamique des changements se caractérise par son ampleur, sa rapidité et sa complexité, je suis convaincu que le DRH doit se positionner sur le type de Leadership « Transformationnel ». Et une des composantes essentielles est son aptitude à être comme un poisson dans « l’océan bleu des émotions ».
Le DRH de Demain : Emotionnel par Nature, Agile par Devoir, Transformateur par Vocation
L’agilité émotionnelle est nécessaire au développement du Leadership transformationnel du DRH.
Qu’est-ce que l’Agilité émotionnelle ? Selon Karla McLaren, elle peut se définir autour de 4 compétences essentielles :
- Capacité à recevoir le message porté par l’émotion (Cela implique d’aller au-delà de la « simple » détection de l’émotion de l’autre et de son identification. Qu’est-ce qu’il y a derrière ?)
- Capacité à ajuster ses comportements, ses réactions et/ou son environnement en fonction de ce message, tout en gardant son cap
- Capacité à laisser partir cette émotion (Très souvent, on la laisse « s’agripper »)
- Capacité à retourner à l’homéostasie (Retour à notre équilibre naturel)
Appliquée au Management, la maîtrise de ces compétences « humaines » nous permet des avancées intéressantes dans de nombreuses pratiques :
- Un renouvellement du Dialogue Social, mettant à la corbeille les fameux « jeux de rôle » / postures idéologiques, véritables entraves à un dialogue authentique et efficace,
- Une nouvelle approche dans l’exercice du pouvoir, nourrissant un Management Bienveillant et Eclairé,
- Une politique RH davantage tournée vers l’Humain et moins sur les Process,
- Un Leadership revisité, visant non plus à « exiger », mais à « libérer » et développer les Potentiels
Le DRH de Demain appréhendera le Bien-Etre de « ses Richesses » comme un préalable aux dynamiques de transformation, mais ne le considérera pas comme une finalité. Il sera le Chef d’Orchestre des Transformations permanentes. En utilisant le « levier émotionnel » avec Ethique et Conviction, il optimisera les qualités naturelles d’adaptation des collaborateurs, qui ne subiront plus le changement, mais en feront un tremplin vers une Réalisation Individuelle & Collective.
Avant de vouloir des organisations « agiles », devenons les meilleurs acrobates de nous-même, et le reste viendra … :- )
Merci de votre lecture.